Ça y est ! Ma petite Ourse a soufflé sa première bougie ! Pendant cette journée de fête et les quelques jours qui ont précédé, j’ai repensé à sa naissance. Et, c’est drôle, je ne pensais à rien de médical, rien de technique ; seulement aux émotions, aux sensations, à des choses que j’avais lues, pensées, écoutées… Pour elle, pour moi, et pour vous aussi si vous le voulez, j’avais envie de figer ces souvenirs qui sont encore si vifs :
Raconter une naissance, et pas un accouchement
Vous le savez sans doute déjà : raconter son accouchement est une question qui me tient à cœur.
Pour ma part, j’ai tranché depuis un moment sur l’importance de le faire ; si le sujet vous intéresse, je vous invite à lire cet article.
Mais un an après, tout l’aspect physique, médical de la naissance, me semble à bonne distance. Mon corps s’en est remis, ma tête aussi – plus facilement et plus rapidement d’ailleurs qu’après mon premier accouchement par césarienne. Quand j’ai fêté le premier anniversaire de ma puînée, je n’ai pas repensé à l’accouchement, mais bien plus à ce que j’avais fait, dit, pensé, ressenti pendant les jours et les heures qui ont précédé sa naissance. Accoucher c’est aussi ça, ce bouleversement qui se fait autant dans la tête que dans le corps. Et au fond, ce sont surtout ces impressions, ces petits détails que j’aimerais garder en mémoire et pouvoir lui raconter plus tard.
Ma petite Ourse, voici le récit de ta naissance…
C’était pendant les vacances de la Toussaint.
Ta grande sœur était en vacances chez ses grand-parents. Il faisait encore très beau, et dans le parc de la résidence les arbres avaient pris des couleurs. Nous avons profité de ces derniers jours avec ton Papa : il nous restait des étagères à poser dans ta chambre (sur le mur qu’on avait repeint depuis seulement quelques jours), ton prénom à apprivoiser, et toute la saison 2 de Stranger Things à avaler en quelques jours. Nous avons passé ensemble à la maison le mercredi 1er novembre, qui était férié. On a rangé l’appartement. Ton père a écrit à la craie sur le tableau noir dans l’entrée : « baby is coming ». J’ai fait un pumpkin bread délicieux, que j’ai mangé en sirotant de la tisane de feuilles de framboisier (je ne buvais plus que ça).
Nous connaissions la date de ta naissance.
Ce n’est pas ce qui arrive le plus couramment, mais nous, nous avions rendez-vous avec toi, comme ça avait été le cas pour ta grande sœur. Ce mercredi férié, c’était mon dernier jour à la maison sans toi. Le lendemain matin, j’ai pris une dernière photo de mon ventre dans le miroir du couloir. Ton papa m’a déposée devant l’hôpital avec ma valise, puis… il est parti travailler ! J’ai passé la journée à l’hôpital, c’était très calme. Je voyais la tour Eiffel par la fenêtre de ma chambre. Il faisait gris. J’ai essayé de regarder la série House of cards, je n’ai pas accroché. J’ai écouté beaucoup, beaucoup d’épisodes du podcast Transfert, tout en faisant du Logimage. J’ai mangé les repas de l’hôpital et encore du pumpkin bread. Ton père est passé me voir le soir, puis il est rentré dîner et dormir.
J’ai passé une dernière nuit avec mon gros ventre.
J’avais réglé mon réveil sur 6h30. Je voulais prendre des forces mais je n’ai pas très bien dormi. Je te sentais bouger dans mon ventre, je te sentais grande, forte. J’ai adoré ces mouvements pendant toute la grossesse. Mes préférés restent sans aucun doute ceux que tu as manifestés au mois de juin, quand ta sœur a eu le parvovirus et que j’ai eu si peur pour toi. J’étais rassurée, apaisée, à chacun de tes mouvements. Je pensais même secrètement que tu bougeais juste pour que j’aille bien, pour qu’on aille bien toutes les deux.
Le matin de ta naissance, je me suis levée avant le jour.
L’hôpital était silencieux. Je suis allée dans la salle de bains pour me préparer, mais surtout pour me regarder avec mon gros ventre. Je t’ai parlé à voix haute, même si c’était un peu bizarre ; je voulais te prévenir qu’on allait se rencontrer aujourd’hui. J’ai mangé une pâte d’amande de sportive avant de quitter la chambre. Ton père m’a retrouvée un peu plus tard. Il avait bien dormi, il s’était fait beau. Il avait raccourci sa barbe pour ne pas te piquer les joues. Il portait une chemise pour pouvoir faire du peau à peau avec toi. Nous avons beaucoup discuté pendant cette journée. Dans les rares moments où il partait pour manger ou vapoter, je reprenais l’épisode de Transfert en cours sur mon téléphone. C’était un long récit de voyage en Inde. En fait je crois que je ne me suis pas ennuyée une minute. Ou alors j’ai aimé les minutes d’ennui.
Quand tu es née, il faisait déjà nuit.
Et il n’y avait pas beaucoup de lumière dans la salle de naissance. En face de moi, il y avait la table de soins qui devait t’accueillir. Tout était prêt et tes petits habits (la tenue de naissance offerte par ta Bonne Mam) chauffaient déjà depuis plusieurs minutes. Tu es née et le médecin t’a posée sur moi. J’ai senti ton petit corps, je voyais le haut de ta tête, tes cheveux, mais pas ton visage. C’est ton papa qui l’a découvert en premier. Puis on t’a admirée ensemble. Ton petit nez. Ta bouche en cœur qu’on avait vue à l’échographie. Je ne sais pas à quel moment on s’est rendu compte que tu avais les yeux bleus, toi aussi !
Tout le monde était très occupée après ta naissance et au bout de quelques minutes on s’est demandé à quelle heure tu étais née : personne n’avait regardé au bon moment. Je crois que c’est la sage femme qui a estimé que c’était 20h58.
On a passé plusieurs heures tous les trois.
Toujours dans la pénombre. IL faisait chaud et on te parlait doucement. On t’a regardée, câlinée. On a caressé tes joues qui étaient si douces ! On a prévenu nos familles et nos amis que tu étais née. Puis la puéricultrice t’a prise dans ses bras. Elle t’a enfilé un petit gilet rouge par-dessus ton pyjama. Et elle a pris soin de faire repasser le col du pyjama par-dessus le gilet en disant « moi j’aime les petits enfants bien habillés ». Je ne sais pas pourquoi, cette remarque m’a marquée. Ensuite, on a eu de l’aide pour remballer toutes nos affaires (on s’était bien étalés avec nos téléphones, mes vêtements, le manteau de ton père,… ) et quitter la salle de naissance. On a attendu l’ascenseur pour aller à l’étage des chambres. Près de l’ascenseur, il y avait la liste des bébés nés ce jour-là : ton prénom était le dernier. Je crois que c’est la première fois que je le voyais écrit.

Ton père s’est penché sur ton petit berceau en plastique pour te dire au revoir.
J’ai mangé puis je t’ai prise contre moi et nous avons passé notre première nuit toutes les deux. Le lendemain matin, j’ai appelé celle qui ne savait pas que tu étais née et t’attendait encore : ta grande sœur ! Elle est arrivée dans l’après-midi. On ne l’avait jamais vue aussi excitée ! Cette rencontre entre vous deux, c’est la dernière étape de ta naissance. C’est le moment où notre vie à quatre a commencé, où la vie d’avant est devenue un souvenir, une théorie.
Joli récit! Je crois que ces heures qui précédent restent aussi inoubliables que l’accouchement en lui même…
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Oui, l’accouchement ne se résume pas à un moment précis, c’est bien plus large 🙂
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Un magnifique récit de naissance… Ce sont de bien belles traces que tu as laissées ici…
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Merci 🙂
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Ce récit est tellement joli et émouvant… Merci de l’avoir partager avec nous 🙂
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Merci à toi pour ce gentil commentaire 🙂
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Que de belles émotions et bons souvenirs partagés ! A quelques jours du premier anniversaire de ma deuxième fille, je suis très émue. Merci et bon anniversaire de maman !
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Bon anniversaire à elle aussi… et à toi ! C’est vrai que c’est aussi un anniversaire de maman 🙂
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Bouh bouh vive les hormones de grossesse, j’ai les larmes aux yeux !!! Merci d’avoir partagé la naissance de ta petite puce … j’ai hâte de connaître ça !
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Je te le souhaite ! Ce sera une expérience unique et très puissante, quoi qu’il arrive…
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C’est très émouvant ! Et ça remue des souvenirs en moi aussi, notamment ces émissions de radio nocturnes que j’écoutais tout le temps pour me tenir éveillée pendant que je tirais mon lait.
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😊 merci
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